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Le plan de relance coopératif présenté à Didier Guillaume

Rencontre entre Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, et Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, jeudi 18 juin.

Lors de sa venue au ministère de l’Agriculture le 18 juin, Dominique Chargé a perçu Didier Guillaume réceptif aux propositions de relance pour le secteur coopératif et à la nécessité d’un soutien dans les mois à venir.

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« Le rendez-vous avec le ministre s’est bien passé », estime Dominique Chargé, président de La Coopération agricole (LCA), après avoir rencontré ce jeudi 18 juin Didier Guillaume et ses collaborateurs. Dominique Chargé était notamment accompagné de Florence Pradier, directrice générale de LCA. Quelques heures auparavant, à la matinale de Public Sénat, Didier Guillaume avait annoncé le lancement d’une grande conférence sur la souveraineté alimentaire pour la rentrée de septembre, organisée avec les partenaires européens de la France. Ce qui a bien sûr fait l’objet également des discussions lors de cette rencontre. Tout comme la capacité à proposer une alimentation compétitive pour toutes les catégories de la population.

Nécessité de mesures de soutien

« Nous avons débriefé aussi sur la crise et sa gestion. Le constat a été fait que si les entreprises du secteur ont tenu, elles ont cependant souffert entre les pertes de chiffre d’affaires et les surcoûts », relate le président de LCA qui, tout en reconnaissant la bonne réactivité du ministère durant la crise, a fait part à Didier Guillaume de la nécessité de mesures de soutien conjoncturelles. « Notamment pour les filières viticole et cidricole et les coops qui approvisionnent la RHD et dont le chiffre d’affaires est très dépendant de ce secteur qui connaît une reprise lente. Pour exemple, en volaille, une perte du tiers du CA est enregistrée par certains opérateurs avec des vides sanitaires en élevage prolongés. En bovins, on note du stock sur pied, en porcin, un peu moins. La malterie essuie aussi les conséquences de la chute de consommation de la bière. Les soutiens doivent continuer alors.»

En perspective du PLFR 3 pour 2020

Un troisième projet de loi de finances rectificative (PLFR 3) pour 2020 a été présenté en conseil des ministres le 10 juin dernier, dont l’un des objectifs est de renforcer le dispositif de soutien aux secteurs les plus touchés par la crise du Covid-19. Dans ce cadre-là, Dominique Chargé espère bien faire entendre la voix des coopératives afin qu’elles ne soient pas les oubliées d’une crise qu’elles ont aidé à surmonter par leur mobilisation. Un point de ce PLFR 3 qui interpelle surtout est celui se référant au seuil d’éligibilité concernant les dispositifs d’exonération qui pourrait être porté à 80 % de perte de CA. Ce qui met la barre haut, or «beaucoup de petites entreprises sont concernées par des pertes de CA substantielles et doivent faire face alors à des difficultés», même si la perte du CA n’atteint pas les 80 %.

Le manque de visibilité au-delà de l’été crée en outre de l’incertitude. Aussi, le président de LCA s’est fait fort de souligner les propositions phares du plan de relance élaboré par ses équipes, comme « la question de la distorsion de concurrence ou encore de la nécessité d’impulser la recherche et l’innovation pour la mise en œuvre des transitions agroécologiques ».

Nouveau rendez-vous cet été

Parmi ces mesures d’avenir proposées par LCA, figurent également la suggestion de la création d’un fonds pour accompagner les transitions nécessaires et celle de soutenir, si besoin est, les coops dans le renforcement de leurs fonds propres par des prêts à maturité longue. « Les coopératives ont une place particulière dans l’accession à la souveraineté alimentaire nationale, et dans le maintien des territoires. Or, on ressent un sentiment d’abandon de la ruralité française. »

Rendez-vous est pris pour cet été avec Didier Guillaume afin d’affiner le programme dans l’objectif du plan de relance national. « À ce jour, nous travaillons à chiffrer nos propositions de mesures », confie Dominique Chargé.

Hélène Laurandel

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